Tiens, un chèque d’Amazon !

Surprise dans le courrier de ce matin. Un décompte d’Amazon EU Sarl, 5, rue Plaetis, L-2338 Luxembourg, la société européenne de la firme américaine de Jeff Bezos, qui chapeaute la boutique de commerce en ligne amazon.fr

Ce décompte est celui des ventes de mon roman, La légende de Little Eagle, depuis son autopublication en novembre 2011. Couv LE FR Dates d’achat, numéros de facture, numéros de références, montants à payer: précis, transparent, sinon rapide. Mais concernant ce dernier point, je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. Je ne suis pas James Patterson, ni Dan Brown. Pas un best seller… Comme 99 % des écrivains, ne ne compte pas sur mes droits d’auteur pour vivre, et je n’ai jamais pris la peine de faire les démarches nécessaires pour être payé (chaque mois, tous les trois mois ?) par Amazon.

Il faut dire qu’une exigence m’a fait renvoyer maintes fois la résolution de cette formalité: une démarche auprès de l’IRS (les impôts américains) pour éviter que 30 % de mes royalties soient saisies à la source, tant qu’il n’a pas été établi que mon pays (la Suisse) dispose d’un traité de double imposition avec les Etats-Unis (c’est le cas), grâce auquel j’échapperais à la pénalité évoquée plus haut.

Cette démarche est d’une complexité administrative décourageante. Dans ma négligence – ou mon insouciance – je croyais que cela concernait toutes les boutiques d’Amazon où mon livre est en vente, mais il me semble aujourd’hui que ce n’est que pour amazon.com – les Etats-Unis et le reste du monde.

Bon, il va quand même falloir que je m’y mette un jour. D’ici là, j’ai un chèque pour un montant à trois chiffres à encaisser, auprès d’une banque européenne établie en France, et il faudra que le fasse lors de mes prochaines vacances dans ce pays, bientôt. L’encaissement de chèques étrangers est en effet « taxé » de manière éhontée en Suisse.

Je m’étais toujours étonné qu’Amazon, pionnier du commerce en ligne et de l’édition numérique, ait simplement pu imaginer de payer ses auteurs par chèque. Quel archaïsme ! Le monde à l’envers ! Pourquoi diable n’utilisent-ils pas Paypal, comme le fait Smashwords, une autre plateforme américaine d’autopublication ? avais-je demandé à un connaisseur. Réponse: parce que Paypal (qui vous crédite votre carte bancaire via email, tout simplement) appartient à eBay, un concurrent d’Amazon dans le commerce électronique.

Pour rendre justice à Amazon, ils sont passé voici quelques mois aux virements bancaires électroniques à travers l’Europe. Là aussi, il y a un formulaire  à remplir, mais simple: nom, adresses du bénéficiaire et de sa banque, numéro du compte, devise dans laquelle on souhaite être payé. (Non, je ne l’ai pas encore rempli non plus, mais je vais le faire illico presto.)

Avec cette mise à jour, Amazon a comblé un vide qui faisait tache dans son système par ailleurs impeccable, qu’il s’agisse de son site de librairie en ligne, facile à naviguer, de son Kindle Store, qui vous permet de télécharger gratuitement un large échantillon d’un livre avant de décider éventuellement de l’acheter, ou de ses plateformes d’autoédition, Kindle Direct Publishing pour le numérique, CreateSpace pour les livres imprimés à la demande, qui sont des outils extraordinaires pour les écrivains. Sans oublier non plus tout ce qu’Amazon fait ou peut faire pour les auteurs: possibilités de commentaires de la part des lecteurs, classements, promotions, recommandations.

Critiqué pour certaines de ses pratiques commerciales, haï d’une majorité de libraires, Amazon est malgré tout un puissant innovateur qui secoue la très conservatrice industrie du livre et l’oblige peu à peu à se réinventer. Et sa plateforme d’autopublication numérique est incontournable pour les auteurs autopubliés. Presque tous les écrivains anglo-saxons qui s’y sont lancés y réalisent au moins 90 % de leurs ventes. 98 %, au pif, pour moi, avec mon bouquin qui est aussi présent sur d’autres plateformes via Smashwords, qui joue là un rôle de distributeur.

Avec Amazon et le tableau de contrôle grâce auquel chaque auteur peut prendre connaissance de ses ventes pratiquement en temps réel, avec son système de relevé de ventes et de paiement, on est vraiment à l’opposé des décomptes annuels des éditeurs traditionnels, des décomptes souvent obscurs qui suscitent l’incompréhension ou la colère dans les sondages réalisés auprès des auteurs concernés sur cette question.

Bougez-vous, les gens de « l’ancienne édition » ! Keep going, Amazon !

 

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