22.11.63 : comment Jake Epping sauva la vie de Kennedy

 C’est bien sûr vers la fin du roman de Stephen King, 22/11/63.

« Derrière une barricade cartons, dans la lumière du soleil, un homme avec un fusil se trouvait devant la fenêtre. Il se tenait voûté, regardant dehors. La fenêtre était ouverte. (…) Il leva son fusil.

« Lee », criai-je, « arrête, fils de pute ! »

Il tourna la tête et me regarda, les yeux grand ouverts,  la mâchoire pendante. (…) Le bruit de la foule monta, des milliers de gens applaudissant et criant. Je les entendis, et Lee également. Il savait ce que cela signifiait : maintenant ou jamais. Il se retourna face à la fenêtre et ajusta la crosse du fusil contre son épaule.

« Je tirai. Mon coup partit trop haut et n’eut d’autre effet que de faire exploser le cadre de la fenêtre, mais c’était suffisant pour sauver la vie de John Kennedy. Oswald sursauta au bruit causé par l’impact et la balle de son Mannlicher-Carcano partit trop haut, brisant une vitre de la cour de justice du comté.

« Lee se retourna vers moi, son visage couvert d’un masque de rage, de  haine et de déception. Il leva à nouveau son fusil, et cette fois ce ne serait pas le président des Etats-Unis qu’il allait viser. »

Jake Epping s’en sortira, puisqu’il est le narrateur du roman de Stephen King. Roman captivant, pour autant qu’on accepte son postulat de départ : pouvoir remonter dans le temps grâce à un passage secret à l’arrière d’un petit restaurant, version moderne du trou du lapin de Lewis Carrol dans Alice au Pays des Merveilles.

Venant d’aujourd’hui, Jake Epping se convainct que l’histoire des Etats-Unis et du monde aurait évolué plus favorablement si Oswald n’avait pas assassiné Kennedy cinquante ans plus tôt. Et il tente donc d’empêcher cela en plongeant dans l’Amérique de l’époque. Suspense garanti, personnages très réussis, réminiscences d’une Amérique plutôt sympathique,  avec ses voitures, sa musique, ses valeurs d’alors. Un récit solide, mais comme souvent  chez King, un peu tiré en longueur.

Reste LA question, celle qui ressurgit toujours et encore jusqu’à ce 50e anniversaire de la tragédie de Dallas : Lee Oswald (un vrai raté, comme le constate Epping en l’espionnant bien en amont de l’histoire) était-il ce jour-là le seul tireur à avoir mis Kennedy en joue ?

Stephen King, qui a rencontré des témoins de l’époque et lu pratiquement tous les rapports publiés depuis, y compris ceux au sujet des théories conspirationnistes, se dit convaincu  que oui. A 98 ou 99 %.

Les personnes qui lisent l’anglais trouveront ce livre également en version originale, au prix d’environ 5 Euros en version numérique. Les francophones le paieront presque aussi cher qu’en papier, Albin Michel « l’offrant » au prix éhonté de 20 Euros en numérique.

 

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